Chasse à la murale urbaine et marginale

Par une sublime journée ensoleillée, prétexte parfait pour une escapade improvisée, j'ai décidé de me séparer de mon ordinateur et, caméra à la main, je me suis lancée, entraînant Steph avec moi, pour une chasse à la murale dans les rues d'Hochelaga-Maisonneuve. Depuis un certain temps, j'avais un intérêt grandissant pour mon quartier : pour ses vieux triplex aux escaliers de fer forgé, pour ses parcs, pour ses gens qui l'animent et pour ses nombreuses murales. Bref, je devais être en manque de voyages, car j'avais envie de faire la touriste, mais chez moi cette fois. Comme j'ai un petit faible pour l'art un peu marginal, j'ai décidé d'immortaliser en numérique et répertorier les murales avoisinantes. Ce projet tombait bien puisque, je ne le savais pas encore, quelques-unes d'entre elles allaient bientôt disparaître au profit de développements immobiliers...
La peinture murale est présente un peu partout à travers le monde. Même si celles qui ont été photographiées ici ont souvent quelque chose de moderne, voire de futuriste, l'art sur mur existe depuis bien des siècles et a porté différents messages selon l'époque. Des murs des grottes aux murs de construction humaine, des plafonds d'église aux plus sombres ruelles, les murales s'imposent dans notre quotidien, dans notre environnement et en des dimensions variables. La différence entre la murale et le graffiti reposerait sur le contexte clandestin entourant sa création. Je suppose donc que les œuvres suivantes sont de l'ordre de la murale en raison du temps estimé pour leur création et à cause de la situation très exposée de plusieurs. Pour les visualiser en entier, il faut faire glisser la barre de défilement qui se trouve en dessous de chacune.
Cette première murale se trouve dans le secteur industriel. Elle fait face à un bâtiment commercial. Son mur rouge, la fumée derrière l'homme à la cravate et les deux personnages au visage angoissé semblent dénoncer de graves enjeux sociaux, la pollution et les conditions de vie stressantes qui résultent de choix imposés par nos dirigeants.

Cette deuxième peinture est très visible de la rue Sainte-Catherine, artère commerciale de Montréal, autrefois plus achalandée et qu'on tente de revitaliser. J'aime bien ses requins de l'enfer qui survolent l'église, à moins que celle-ci soit enfouie tout au fond de l'océan...

Sur le mur d'un triplex, se trouvait la murale de droite que j'ai immédiatement aimée et sur laquelle, chose étonnante, on a inscrit d'autres graffitis. Moi qui croyais qu'il y avait un quelconque code d'honneur, de solidarité, de respect, pour protéger la murale d'actes vandales... Néanmoins, de toutes celles photographiées cette journée-là, c'est elle que je préfère. J'aime ses couleurs à la fois harmonieuses et contrastées, et son personnage. Toutefois, il semble que son créateur s'en soit lassé puisqu'il a choisi de la couvrir d'une nouvelle œuvre (ci-haut, à gauche) que j'ai pu photographier tout juste avant d'écrire ce blogue. Ce dernier style me plait moins, bien que je trouve intéressante l'idée d'une autre dimension, d'un autre monde derrière le mur de béton. L'ancienne était plus moderne, d'actualité, avec un côté plus sombre, tandis que la nouvelle murale a quelque chose de plus optimiste et surréaliste.

Voilà pour les murales urbaines qui ajoutent un peu de couleurs dans ce petit coin de Montréal, délimité au sud par la rue Ste-Catherine Est, au nord par la rue Ontario, à l'ouest par le boulevard Pie-IX et à l'est par la rue Viau.