Démantèlement de la clôture
Depuis notre emménagement, les rapports ont toujours été bons avec la voisine. Un intérêt commun nous rapproche : le jardinage. On s'échange des conseils, des plantes, des tomates, des semences, des outils; on discute de la progression de nos plants; on s'unit pour faire la guerre aux perce-oreilles cachés en grande partie dans la vieille clôture que l'on partage, et qui nous départage en même temps! Nos rapports se passent donc par dessus cette clôture sur le point de tomber, avec sa peinture défraîchie, qu'il nous faudra, tôt ou tard, remplacer, à moins de la laisser tomber... Littéralement. Il y avait là matière à réflexion.
À quoi nous servait cette clôture? À préserver notre intimité, à protéger notre vie privée lorsqu'on est au jardin ou en train de faire un BBQ? À empêcher les gens de traverser notre propriété pour prendre un raccourci? Non vraiment, cette clôture n'avait pas trop ses raisons d'être. Et comme la voisine arrivait au même constat que nous, vous devinez donc la suite... La clôture enlevée, la cour a aussitôt pris une nouvelle allure, plus dégagée, beaucoup moins confinée. Les composteurs sont devenus accessibles pour la voisine, qui ne s'est pas fait prier pour contribuer au compostage. Du coup, notre champ de vision s'est enrichi de fleurs supplémentaires. Arroser les plants du voisin en son absence a été rendu encore plus facile, etc.
Cette clôture restreignait nos horizons dans tous les sens du mot. Son démantèlement a permis de faire un premier pas vers un mode de consommation collaborative de biens peu utilisés, lequel repose sur un système d'échange entre pairs (que les anglophones appellent peer to peer). Le partage de la brouette, de la fourche et d'autres outils de jardinage, appartenant à la voisine, permet d'optimiser leur utilisation et s'inscrit dans une économie collaborative. Déjà avec cette nouvelle saison de jardinage qui approche, qu'on est à planifier l'espace dont on dispose avec la voisine!